L'architecture de Minorque au XVIIIe siècle constitue un cas unique et exceptionnel dans le panorama architectural des Baléares, de l'Espagne et de l'Europe. Durant cette période, la production architecturale de l'île, dans toutes ses régions, suivait pour l'essentiel une tendance classique. Ce classicisme minoritaire est unique, non seulement parce qu'il propose une approche architecturale différente et nouvelle, par rapport à l'architecture alors existante sur l'île. Sa singularité tient notamment au fait que cette nouvelle option dans son architecture n'est fondamentalement pas une conséquence de l'évolution de la tradition architecturale de l'île, ni de son environnement habituel d'influences. Pour l’essentiel, il n’est pas lié à la vision architecturale de cet environnement, ni à celle du reste de l’Espagne, à cette époque, mais à la vision britannique contemporaine. C'est une des conséquences des influences britanniques à Minorque, au XVIIIe siècle. Quoi qu’il en soit, toutes ces positions architecturales en jeu, au début du XVIIIe siècle, avaient des points communs importants. Tous étaient des classiques. Ils étaient, tant celui qui existe à Minorque que celui qui s'y développera désormais, le milieu d'influences jusqu'alors habituel, ainsi que les nouveaux courants étrangers. José Antonio Coderch s'est imprégné de cet héritage britannique sur l'île et a commencé à s'en inspirer. Plus précisément, il a observé à cet effet l'intérieur des cheminées fabriquées par les Anglais, en concevant ce modèle présenté dans la CHAPELLE. A cette époque, Federico Correa et Alfonso Milá travaillaient dans son atelier, qui collaboraient à sa création.